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30 novembre

Jacques Baratier nous a quittés


C'est avec beaucoup d'émotion que nous apprenons aujourd'hui la mort de Jacques Baratier à l'âge de 91 ans. Habitué des lieux depuis la création de Digital Cut en 2003, au fur et à mesure il était devenu le doyen et ami de toute l'équipe.
Catégorie : General
Posté par : admin
Auteur de 28 films dont "Goha" qui a révélé l'acteur Omar Sharif et remporté le Prix international du Festival de Cannes en 1958.



Contemporain de la Nouvelle vague mais en marge de tous les courants, ce cinéaste ambitieux à la carrière en dents de scie, travailla notamment avec Jacques Audiberti ("La poupée", 1962), Fernando Arrabal ("Piège", 1969) ou Christiane Rochefort sur "La décharge" (1970), dénonciation humoristique des excès de l'urbanisme sauvage, remaniée sous le titre "La Ville-Bidon" (1976). Cet homme timide et discret qui fut l'ami de nombre des comédiens qu'il avait dirigés, parmi lesquels Claudia Cardinale, Bernadette Lafont ou James Thiérrée, avait "l'impassibilité apparente, l'oeil inquiétant et le côté fou-froid de Buster Keaton", disait Henri Jeanson.

"Le cinéma de Jacques Baratier est extrêmement poétique, mais très juste et souvent prémonitoire. Ses films se distinguent par un réalisme très puissant. Il était peu connu du grand public mais son oeuvre est essentielle et mériterait une grande rétrospective", a dit à l'AFP la comédienne Bernadette Lafont.

Né à Montpellier le 3 mars 1918 et licencié en droit, Jacques Baratier de Rey débute fait d'abord une belle carrière dans le court métrage, notamment avec "Désordre" (1949) sur Saint-Germain-des-Prés, "Métier de danseur" (1953) ou encore "Paris la nuit" (1956 co-signé avec Jean Valère) qui décroche l'Ours d'or au Festival de Berlin et le Prix Lumière.

Filmé en Tunisie, son premier long métrage "Goha le simple" avec Omar Sharif et une Claudia Cardinale débutante de seize ans, mêle le réalisme des décors captés dans une belle photographie en couleurs, à la poésie intemporelle de Georges Schéhadé, auteur du scénario.

Chaleureusement accueilli par la critique, "Goha" n'a fait qu'une sortie en salles, confidentielle malgré son sacre cannois. Par la suite Baratier enchaîne des projets très personnels, à l'écart des circuits de production classiques.

 

Habitué de Digital Cut, sa vivacité et son perfectionnisme a toujours suscité une grande admiration de la part de tous ceux qu'il croisait. Toujours très actif, il n'a jamais cessé de travailer sur ses films.

Nous nous rappelons de ses derniers passages il y encore quelques semaines où il travaillait sur son dernier film « Beau Désordre ».

 

Toutes nos pensées vont à sa famille.

 

Au revoir Jacques.